Synode Télaris - Assemblée consultative

Répondre
K
Kyberis
Messages : 5
Enregistré le : sam. mai 24, 2025 11:13 am

Synode Télaris - Assemblée consultative

Message par Kyberis »

Image
Photographie du Synode Télaris en séance plénière composé de ses 120 représentants (30 par factions)

Le Synode Télaris. Un lieu où l’on parle sans avoir de pouvoir, mais où le pouvoir existe dans les paroles.

Pour comprendre ce paradoxe, il faut saisir l’essence même de l’Empire : l’Empereur décide seul, mais jamais sans avoir écouté le Synode. Et pourtant, le Synode ne gouverne rien. Il ne vote pas de lois, ne propose aucune réforme contraignante. Il ne détient ni armée, ni flotte, ni commandement. Il ne signe aucun décret. Et pourtant, tout passe par lui. Tout naît après lui. L’Empire entier l’observe, sans toujours s’y reconnaître. Bâti à flanc de falaise, dans le secteur de Virekal-Vaen, le Synode Télaris ressemble à un amphithéâtre sculpté dans la roche, cerclé de huit tours aux reflets bleutés. De l’extérieur, il n’a rien de grandiose. Son architecture est sobre, presque effacée. Il n’a pas besoin d’imposer sa présence, car son rôle n’est pas de dominer. C’est un organe, pas une autorité visible.

Lorsqu’on y entre, l’organisation du lieu frappe immédiatement. Une grande salle circulaire descend en anneaux concentriques vers un centre isolé : la tribune du Virec-Tal. Premier Agent du Trône. Voix Exécutive. Présent, mais ne régnant pas. Autour de lui, les 120 membres assermentés. Ils ne s’opposent pas directement. Ils se surveillent, s’écoutent, s’influencent. Personne ne porte d’armure, pas même les militaires. Tous sont vêtus de tuniques sobres, parcourues de fils de données holographiques qui réagissent aux mots prononcés. Une trame qui s’assombrit lorsque quelqu’un ment. Qui vibre lorsqu’il se répète. Qui reste muette lorsqu’il ment trop bien. Dans cet espace où il n’y a ni applaudissements ni cris, les mots sont des flux. Chaque membre dispose d’un terminal personnel affichant rapports, analyses doctrinales, rumeurs filtrées. Ici, chacun peut prendre la parole, mais selon un rituel précis : quatre minutes d’expression, puis le silence. Ceux qui refusent ce cadre sont notés, puis convoqués dans les couloirs doctrinaux latéraux, là où aucun enregistrement n’existe. On appelle ces passages les marges du Synode. Et pourtant, même s’il ne décide rien, le Synode prépare tout. Chaque décret impérial, chaque réforme, chaque décision future naît dans ces échanges. C’est ici que les factions s’affrontent, non pas par le feu et l’acier, mais par la logique et l’influence. Les Télarites prônent la fidélité à la doctrine. Les Nyroséens, l’adaptation. L’Épine Verte veille sur les frontières idéologiques. Les Vaurans, eux, calculent. Chaque mot, chaque silence, est scruté. Et tous savent que l’Empereur, depuis Austure, lit chaque compte-rendu, observe les non-dits.

Le Virec-Tal, assis au centre, intervient rarement. Il écoute, il note, il reçoit. Puis il transmet. Lorsqu’il se lève, un décret va être lu. Alors, les lumières s’intensifient. Les flux holographiques se figent. Les sièges s’alignent parfaitement. Parce que dans un instant, ce n’est pas sa voix que les membres vont entendre.

C’est celle du Trône.

« La Main de l’Empereur a proclamé… »

À ces mots, le débat s’arrête. Le décret s’affiche sur tous les terminaux. Les factions cessent de débattre. Elles s’adaptent. Le Synode ne vote pas, il ajuste. Il traduit l’impulsion impériale en stratégies, en transmissions. L’Empire prend forme. Ce qui rend le Synode Télaris unique, ce n’est pas son pouvoir direct, mais son influence subtile. Rien ne peut y être imposé, mais tout y est filtré. Chaque faction y place des observateurs. Chaque Stratolord entretient un lien discret avec son représentant. Même la Garde de la Main Bleue y envoie un veilleur, seul, sans voix, en armure, assis au dernier rang. Il n’écoute pas. Il observe les vibrations. Le Synode Télaris n’est pas un parlement. C’est un écho contrôlé. Une chambre d’équilibre maintenue par une certitude : les mots ne renversent pas le Trône. Mais ils peuvent le désaccorder. Et c’est là que réside leur pouvoir.

Car dans ces murs, comme dans un chant nyarien, les silences sont aussi codés que les notes.
Répondre